Présentation du numéro 2 de la Revue « Ouvertures », Champs psychanalytiques, par Jean-Pierre Journet
Jean-Pierre Journet
Jean-Pierre Journet est psychanalyste en pratique privée. Il a fait sa formation aux Séminaires Psychanalytiques de Paris et quelques autres écoles et son analyse didactique avec Juan-David Nasio. Conférencier, formateur, acteur associatif engagé dans le handicap et la prévention du suicide.
Trois articles ont été retenus pour ce second numéro de la revue ; ils nous ont semblé indiquer qu’aussi bien la pratique que la théorie de la psychanalyse ouvrent la possibilité du sujet en tant qu’humain de poursuivre son inscription comme tel - sexué, parlant et mortel, autrement dit : le « parlêtre » -, sans le déterminer, mais en en épinglant les déterminismes psychiques fondateurs ; nous nommons « humanisation » ce « mouvement » perpétué dans l’instant de vivre, précaire, fragile, incertain.
C’est à telle fonction, en soutien à la symbolisation spécifique à l’homme, qu’est assigné l’analyste. En ce sens, le travail d’intellectualisation, de critique, la tentative de déplacement jusqu’à « l’analyse de la psychanalyse » portés par Jean- Jacques Pinto, dans un but de conciliation avec la science, certes au prix de quelques approximations métapsychologiques dues à l’appui sur la théorie linguistique, fait pendant aux situations de réalités les plus extrêmes.
Ainsi au cœur de l’institution médicale où sévissent bien des ravages pratiques de l’idéologie, l’accompagnement de mourants dans la plus simple nudité, exempte de certitude face à la souffrance, nous est présenté dans un langage direct par Marie- Frédérique Doineau. Une expérience pratique menée jusqu’aux limites de l’éthique.
Si tous deux font montre de cette fonction, une troisième voix s’entend pour relier ces deux « bords », et c’est en suivant le dur principe de réalité de la psychopathologie clinique, de notre pratique dans ce qu’elle a de surprenante, sans cesse renouvelée par les sujets en souffrances, venus en faire dépôt dans le cadre analytique, qu’Eva Talineau indique les impasses où seul l’acte psychanalytique refend dans le transfert l’impossible du sujet. Ce dégagement d’un ancrage jusque là insoupçonné permet l’engagement sur le chemin de son désir propre.
Voici donc précisément posé que l’inconscient freudien - nonobstant « les fantasmes sur l’analyse » pouvant « se continuer… » (J.J. Pinto), aussi bien « sur » la métapsychologie -, que l’inconscient freudien, dis-je, poursuit du Réel ses productions Imaginaires et Symboliques à l’insu du conscient, y faisant néanmoins marque, signe et signifiance du symptôme au sinthome.
À l’aporie du dire, l’incessant désir renoue avec son objet. Voilà pour un avenir, ne se résolvant qu’à l’instant de vivre.
J.P. Journet.
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